Le mouvement des Licoornes : Découverte de la Nef, “pour la banque éthique”

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Dans cette série d’articles, découvrez les acteurs composant le mouvement des Licoornes. 9 coopératives qui partagent un modèle commun : gouvernance partagée, objectif social, lucrativité limitée, échelle de rémunération…

Elles se réunissent pour amplifier leur visibilité dans un univers ultra-concurrentiel et dopé aux levées de fonds. Un mouvement fédérateur pour simplifier leur offre de services et placer l’humain au cœur de leurs activités. Découvrons pourquoi le consommateur, de par ses choix, pourrait participer à la révolution des règles du marché.

La Nef se définit comme une banque éthique, fer de lance d’un mouvement fédérateur souhaitant concilier transparence, services d’excellence et fixation des richesses sur notre territoire.

Dans notre imaginaire collectif contemporain, nourri par La crise des ”subprimes” ; la manipulation des taux du Libor et de l’Euribor ; les emprunts toxiques où encore le rôle des banques dans le financement des industries fossiles, banque et éthique semblent être deux termes difficilement conciliables. Ils font pourtant bon ménage dans le slogan et le mode de fonctionnement de la Nef : “pour une banque éthique”.

La Nef est une coopérative bancaire citoyenne. Elle se démarque dans l’univers bancaire concurrentiel par 3 particularités. 

→ La première est qu’il s’agit d’une coopérative. Elle appartient donc à ses sociétaires qui sont au nombre de 41 000 en ce début d’année 2022, pour 70 000 clients. Ce statut juridique octroie un droit de regard, mais surtout de participation dans la stratégie de l’établissement. Le sociétaire est membre de l’assemblée générale et élit en direct le conseil de surveillance.

→ La seconde est la charte d’engagement de la banque. La Nef réserve ses activités de financement à des projets environnementaux, sociaux, ainsi que culturels. En 2020, la Nef prêtait 114 M€ répartis sur 459 projets. Elle possédait 674 M€ d’épargne, 407 M€ d’encours de crédits (crédits en cours de remboursement par ses clients) et 44 M€ de fonds propres.

→ La troisième : la transparence, est celle qui la démarque totalement des autres établissements coopératifs bien ancrés dans le tissu des établissements financiers. Elle constitue même une innovation de fonctionnement et ne se retrouve que très rarement, y compris dans d’autres secteurs d’activités : chaque année, elle publie la liste des prêts qu’elle octroie, publication prévue dans l’intégralité des contrats de prêts réalisés avec les entreprises financées.

Ce positionnement permet à la Nef d’aligner sa raison d’être et ses valeurs sur son discours marketing. Cette démarche est une manière d’associer les citoyens à la finance, en leur permettant un accès total à l’utilisation qui est faite de leur épargne. 

Par ailleurs, la Nef s’engage à mesurer clairement l’impact carbone des projets qu’elle finance.

Car l’argent est un outil puissant aux mains des citoyens : pour l’ONG Oxfam, l’argent placé en banque représente le premier poste d’émissions de CO2 individuel ! Les banques françaises auraient “un impact carbone considérable : les 4 principales banques émettraient en effet 4,5 fois plus que la France entière en finançant notamment de grands projets d’énergies fossiles.” Et à travers les banques, ce serait bien notre argent qui polluerait. 

À noter les nombreuses réactions des principales banques ciblées par cette étude, contactées par l’AFP :

 BNP Paribas critique “une comparaison qui ne fait aucun sens”, car le rapport lui attribue “l’empreinte climatique correspondant à l’ensemble des entreprises auxquelles elle fait crédit, et la compare à l’empreinte carbone de ces différentes entreprises”. La Société Générale conteste ces données qui “ne reflètent pas les efforts significatifs engagés (…) ces dernières années” et le Crédit Agricole les conclusions fondées “sur des bases scientifiquement erronées”.

De par leur histoire et leur nombreuses activités ouvertes sur l’internationale, il semble évident que les banques principales aient un bilan plus lourd. L’économie dans laquelle nous vivons est fortement carbonée, et les banques françaises contribuent à la financer. Dans leur différentes réponses à l’ONG Oxfam, elles semblent parfaitement conscientes de l’urgence climatique, et souhaitent accélérer sur leur stratégie de transformation. 

 Ainsi, au-delà des clivages créés par la méthodologie employée par l’ONG, ces débats ont le mérite d’apporter une réflexion transversale sur l’utilisation de l’épargne des Français, et de pousser l’ensemble des acteurs à clarifier la transparence de leurs données avec leur stratégie affichée de réduction de l’empreinte carbone. 

D’autres acteurs nous permettent de faire notre propre lecture de l’utilisation de notre épargne, des applications mobiles spécialisées telle que la version bêta RIFT scanne l’impact sociétal et environnemental des comptes courants, livrets A et assurances vies (cf. tableau pour notre panier test).

 

Panier test : 2000 €

LA NEF

Livret bancaire classique BNP PARIBAS

Impact CO2/an

242 kg → 121 g CO2 par euro investi

1201 kg → 600,5 g CO2 par euro investi

Secteurs financés

77% des PME

21% de grandes entreprises dont 5% d’exploitation minière et métaux

 

22% des logements sociaux et projets de politique de la ville et des collectivités

3% d’immobilier (nature non spécifiée)

 

1% des prêts aux particuliers

11% des prêts aux particuliers

 

 

53% de titres financiers non identifiés (non identifiable ou décorrélé de l’économie réelle)

 

 

12%  de dette publique

 

La Nef tente également de témoigner de cette autre façon d’entreprendre en co-construisant un mouvement fédérateur plus grand qu’elle : les Licoornes.

Les Licoornes, ce nom se veut un brin provocateur, puisqu’il fait allusion aux licornes. Ces starts-ups valorisées à plus d’un milliard de dollars, dont le mode de fonctionnement repose souvent sur une innovation de rupture, mais surtout sur la perfusion d’argent investi par des actionnaires et investisseurs soutenant le monde de l’innovation.

À travers un récent communiqué de presse, les Licoornes font émerger une voix dissonante, mais avant tout une autre voie d’entreprendre.

Loin de fustiger le devoir d’innover, de critiquer la réussite des idées et le devoir de co-construire un monde d’après, appelé de tant de souhaits, ce mouvement propose une refonte de notre vision du capitalisme et un nouveau récit concret comme cela est détaillé dans leur communiqué de presse.

Pour ce qui est de la Nef, elle a encore un long chemin à suivre et plusieurs cases réglementaires à cocher pour compléter son rôle de banque.

 Depuis son agrément en 2015 auprès de l’ACPR (autorité de contrôle prudentiel et de résolution) lui permettant de proposer ses propres livrets d’épargne, elle témoigne chaque année d’une croissance à 2 chiffres. 

Elle a maintenant en ligne de mire l’agrément bancaire qui lui permettra d’être une banque éthique de plein exercice, en proposant l’ouverture de compte courant individuel à ses clients. 

Aujourd’hui, elle est donc surtout reconnue pour sa position de financeur grâce à sa solution d’épargne éthique. Car c’est dans les livrets d’épargne que dort 90% de l’argent des Français. 

Elle souhaite s’imposer comme la banque des citoyens, pour que ceux-ci puissent enfin redonner du pouvoir à leur argent ! 

Article rédigé par Timothée BOURLIER, le 17.01.2022.

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Dans cette série d’articles, notre média vous propose de construire votre propre opinion sur les sociétés coopératives composant ce mouvement.

C’est via un entretien avec Stéphanie Lacomblez (responsable partenariats) conduit par Mu’Ethik, et l’interview sans filtre par la chaîne Thinkerview, disponible en fin d’article, de Pierre Emmanuel Valentin (Président du Conseil de surveillance, ancien membre du Directoire), que nous avons découvert plus amplement l’histoire de la Nef.

Pour aller plus loin dans l’histoire des banques, sur les outils de la finance traditionnelle, le rôle de la BCE, et la vision de la NEF, voici notre sélection de vidéos et d’articles :

→ l’histoire des banques : https://www.youtube.com/watch?v=P33Nh4RtzgQ&ab_channel=NotaBene

→ les dérives de la finance traditionnelle :

les produits dérivés, rôles et limites ? proposé par Heureka

https://www.youtube.com/watch?v=t-6MyCpL9yU&ab_channel=Heu%3Freka

le rachat d’actions, une dilution du capital disponible au profit des actionnaires ? proposé Heureka  : https://www.youtube.com/watch?v=6gbONovAl8A&t=690s&ab_channel=Heu%3Freka

les entreprises zombies : article/podcast sur France Culture https://www.franceculture.fr/emissions/la-bulle-economique/a-quoi-reconnaitre-une-entreprise-zombie-pas-facile-en-2021

l’impact des banques sur le changement climatique :

https://reclaimfinance.org/site/wp-content/uploads/2021/03/BOCC__2021_vF.pdf

Comment les banques françaises aggravent les changements climatiques https://www.oxfamfrance.org/climat-et-energie/impact-banques-climat/

→ le droit de réponse des principales banques ciblées par l’étude :

https://www.oxfamfrance.org/wp-content/uploads/2020/10/Reponses-des-banques.pdf

→ la vision de la NEF, sans filtre proposé par Thinkerview :

la Nef – Banque éthique / Coopérative financière

 Redonner du pouvoir à son argent, Julien Vidal

https://www.wedemain.fr/ralentir/les-5-conseils-de-julien-vidal-pour-redonner-du-pouvoir-a-votre-argent_a4894-html/

 → la carte des projets financés par la NEF

https://lanef.gogocarto.fr/annuaire#/carte/@46.75,4.24,6z?cat=all

 

Autres sources :

 

https://basefinance.fr/produits-derives/

https://opportunites-technos.com/produits-derives-marche-pib-mondial/

http://www.rdi.asso.fr/offres-de-services/pour-les-entreprises-solidaires-et-les-associations/solutions-financieres-et-mode-demploi/

https://www.capital.fr/entreprises-marches/taux-dinteret-le-retour-de-linflation-serait-catastrophique-pour-la-zone-euro-1398068

https://www.lesechos.fr/finance-marches/banque-assurances/produits-derives-pourquoi-les-banques-francaises-se-trouvent-en-premiere-ligne-1209660

https://mrmondialisation.org/un-cadre-dhsbc-demissionne-publiquement-avec-une-lettre-ouverte-a-lhumanite/

https://www.larevuedelenergie.com/wp-content/uploads/2018/05/Energie-et-croissance.pdf

https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/12/24/les-rachats-d-actions-record-relancent-le-debat-sur-le-partage-de-la-valeur_6107236_3234.html

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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